Dans la nuit du 23 au 24 février, Poutine a annoncé une opération spéciale sur le territoire ukrainien pour « démilitariser le pays » et « protéger le Donbass ». Les raisons qui ont poussé le dirigeant russe à agir ainsi sont nombreuses. Découvrez donc les éléments déclencheurs de la guerre en Ukraine dans cet article.
Les raisons historiques
S’il est vrai que ces dernières semaines, le monde a assisté à une escalade dans la détérioration des relations entre Moscou et Kiev, il faut aussi considérer que les tensions entre les deux pays durent depuis des années. La Russie considère que l’Ukraine fait naturellement partie de sa sphère d’influence et il ne faut pas oublier que de nombreux Ukrainiens sont russophones nés lorsque le pays faisait partie de l’Union soviétique. N’hésitez pas à cultiver l’information sur le web pour plus d’infos.
La crise à laquelle le monde est arrivé aujourd’hui trouve un passage important en 2014 lorsque, après des manifestations, le président prorusse Viktor Lanoukovitch a été évincé. À sa place a été élu Petro Porochenko, beaucoup plus proche de l’Occident et peu apprécié par Moscou. Toujours en 2014, Poutine a répondu en annexant la Crimée et en encourageant le soulèvement des séparatistes prorusses dans le Donbass. Après l’échec des pourparlers diplomatiques en 2014, la Russie et l’Ukraine ont signé en 2015 les accords de Minsk II au Belarus, qui n’ont jamais été pleinement mis en œuvre. Le traité prévoyait :
- un cessez-le-feu et le retrait des armes lourdes des deux côtés ;
- un dialogue sur une plus grande autonomie des républiques du Donbass ;
- le pardon et l’amnistie pour les prisonniers de guerre ;
- l’échange d’otages militaires ;
Reconnaissance de l’indépendance des républiques séparatistes ukrainienne
Le 21 février, Poutine a décidé de reconnaître l’indépendance des Républiques ukrainiennes séparatistes, Lougansk et Donetsk, et a ordonné au ministère de la Défense de déployer des forces armées pour assurer la paix. Ce geste a ouvert la voie à l’invasion ultérieure du territoire ukrainien.
L’Ukraine et l’Occident
Selon Poutine, l’Ukraine n’a jamais eu de tradition stable en tant que nation à part entière. Il a donc commencé à copier les modèles de vie d’autres états, en l’occurrence ceux des Occidentaux. Cependant, le président russe ne veut pas que l’Ukraine soit sous l’emprise des Occidentaux.
L’héritage de Poutine
La vision de Poutine sur l’Ukraine n’est cependant pas la seule raison pour laquelle il a choisi l’intervention armée. Comme l’ont souligné dernièrement plusieurs analystes politiques internationaux, Poutine arrive au terme de sa très longue carrière à la tête de la Russie, car il a effectué quatre mandats présidentiels et a presque 70 ans. Il entend donc laisser un héritage fort qui reflète son projet impérialiste et qui l’aidera à regagner sa popularité en baisse.
Risques calculés
Les risques auxquels la Russie s’expose avec la manœuvre en Ukraine pourraient être limités. La première question à aborder, dans ce sens, est celle du gaz. L’Europe est le principal client du gaz russe et l’UE a déjà mis en place une politique de sanctions fortes en raison de l’invasion de l’Ukraine par Moscou. Pourtant, une baisse des exportations de gaz due aux sanctions n’aurait pas un impact aussi négatif sur Moscou, car la forte hausse des prix pourrait compenser la baisse des exportations. La deuxième grande question est celle de l’OTAN, l’alliance atlantique créée en opposition à l’URSS pour renforcer les défenses des alliés et faire en sorte que chacun reçoive l’aide des autres en cas d’attaque. Si l’Ukraine entre dans l’OTAN, les alliés pourront installer des bases militaires en Ukraine.